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chroniques du monde & morceaux de vie

chroniques du monde & morceaux de vie
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24 juillet 2008

| anecdote |

 

| anecdote |

"ÉNERGIE : Deux attitudes sont possibles lorsque l'on monte sur un grand huit dans une fête foraine.
Un : s'asseoir dans le wagonnet du fond et fermer les yeux. Dans ce cas, l'amateur de sensations fortes éprouve une peur immense. Il subit la vitesse et chaque fois qu'il entrouvre les paupières, sa frayeur est décuplée.
La seconde attitude consiste à choisir le premier rang du premier wagonnet, à ouvrir grands les yeux en s'imaginant qu'on va voler et aller de plus en plus vite. Là, l'amateur ressent une grisante impression de puissance. De même, si une musique de hard rock surgit d'un haut-parleur alors qu'on ne s'y attendait pas, elle paraît empreinte de violence et assourdissante. On la subit tant bien que mal. Pourtant, si on le désire, on peut non pas subir mais utiliser cette énergie pour mieux l'absorber. L'auditeur est alors comme dopé et complètement survolté par cette violence musicale.
Tout ce qui dégage de l'énergie est dangereux quand on le subit et enrichissant si on le canalise à son propre profit.
"

~ Edmond Wells, Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu (par Bernard Werber) ~

µrochąiŋ ąrrêT: beautés secrètes

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11 juillet 2008

| cђroniques du millénaire |

 

| cђroniques du millénaire |


une idée ?
(4min)


"Les historiens exercent un grand pouvoir et certains d'entre eux le savent bien. Ils recréent le passé en le modelant selon leur propre interprétation. Ce faisant, ils modifient aussi l'avenir."
La Voix de Leto II A Dar-es-Balat.
~ Frank Herbert, Les Hérétiques de Dune ~

On lit souvent ici et là, à propos du Che, le récit plus ou moins atténué de ses exactions meurtrières. Exactions, qui, je le rappelle, étaient commises au nom de son utopie, au nom de sa "Révolution" qui exigeait qu'il tue.
Je suis d'accord, on possède aujourd'hui une bien fausse image du Che, trop idéale et innocente au regard de ses actions passées. Mais disons qu'elle est peut-être pas si éloignée de la réalité...
Si vous vous renseignez bien, vous ne verrez jamais le récit de tortures commises par le Che. Seulement l'exécution sommaire, rapidement expédiée. Le ressenti global que l'on pourrait avoir face à tous ces actes est une volonté froide, résolue, de faire parvenir la révolution à son terme, en éliminant, pour plus d'efficacité, tout élément susceptible de la ralentir.
Il était également, je pense, et c'est encore un ressenti, un pur produit de son époque. Accumulant colère sur colère et rébellion sur rébellion face aux injustices du monde, il a appliqué la seule méthode qui lui avait toujours fait du mal : les armes.
Peut-être trouverez vous mon opinion trop naïve, mais parfois, il faut rester simple...


par J.J.


µrochąiŋ ąrrêT: prophétie de daniel

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27 juin 2008

| chronique des nukaks |

 

| chronique des nukaks |


(suite) « Peut-on encore sauver les Nukaks ?
Colombie. Les Nukaks, l'un des derniers peuples nomades du bassin amazonien, ne sont connus que depuis 1988. Aujourd'hui chassés de leur territoire ancestral, ils succombent rapidement aux maladies.

Les Nukaks ne sont pas seulement victimes des menaces : dès qu'ils quittent la forêt, ils perdent tous leurs repères et deviennent une proie facile pour n'importe quelle forme d'autorité. Les colons profitent d'eux, utilisant leurs connaissances et leurs bras pour défricher la forêt et planter de la coca, en échange d'une bouteille d'eau-de-vie ou d'une poignée de billets. « Toujours les fermiers ont trompé les Nukaks, ils violent les femmes, il y a déjà beaucoup de femmes nukakes qui sont parties avec un mari blanc. Seulement utiliser et abandonner. Nous, nous ne savons pas comment punir un Blanc. Nous laissons les choses comme ça. Il n'y a pas de réclamation. » [...]
Hier, les médecins ont distribué des vermifuges et des lotions au lindane pour lutter contre les tiques. Pour leur expliquer la posologie, ils ont montré le soleil, son zénith ou son couchant, disant qu'il fallait prendre le médicament une, deux ou trois fois par jour, précisant que les enfants devaient prendre une nouvelle dose de vermifuge la semaine suivante. Mais une surprise de taille nous attendait aujourd'hui. Lorsque les médecins ont demandé si quelqu'un avait un échantillon du purgatif pour l'administrer à une personne qui avait manqué la distribution, ils ont découvert qu'il ne restait absolument rien : les Nukaks avaient utilisé tout le lindane et avalé le contenu des flacons antiparasites jusqu'à la dernière goutte. Malgré les efforts du traducteur et des médecins, ils n'avaient absolument rien compris/ ou n'avaient pas voulu comprendre. Ou avaient pensé que les médicaments seraient plus efficaces à forte dose. À moins qu'ils n'aient tout simplement une tout autre conception du temps.
Patricia Contreras, le médecin, a noté dans son rapport une information qui confirme une première présomption : la promiscuité est de mise dans cette communauté nukake. Les couples se font et se défont, non sans conséquences. La plus grave est le suicide, qui semble être une réponse fréquente des Nukaks aux situations qui leur échappent. Le père nukak de Manuel García s'est suicidé parce que deux femmes se disputaient ses faveurs. Il a absorbé du barbasco, une planté vénéneuse [servant à asphyxier les poissons dans les cours d'eau]. Sandra raconte que son premier compagnon, le père d'Hernán, a mis fin à ses jours de la même façon. Les médecins ont également remarqué qu'il y a beaucoup d'orphelins dans cette communauté. Mais les Nukaks résolvent le problème avec un grand sens des responsabilités : les femmes se partagent les enfants sans famille et les élèvent comme les leurs.
»

Par Oscar Bustos B., pour le trimestriel colombien Número, article repris ensuite par Courrier International, dans le numéro hors-série de juin-juillet-aout 2007, p.55.


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17 juin 2008

† tołems †

Sans_titre_1
où le fanatisme...
(6min)


"Le fanatisme est toujours un signe de doute réprimé."
Iblis Ginjo, Le paysage de l'humanité
~ Brian Herbert & Kevin J.Anderson, La guerre des machines ~


† Tomás de ToЯquemada (1420 à Torquemada ou Valladolid, Espagne - 16 septembre 1498 à Ávila, Espagne), était un moine dominicain, confesseur de la reine Isabelle de Castille et du roi Ferdinand II d'Aragon, et premier Grand Inquisiteur de l'Inquisition espagnole de 1483 à sa mort. Il est passé à la postérité comme l'un des symboles de l'intolérance et du fanatisme religieux. †

† Il est très tôt nommé "prieur" (premier administrateur) du monastère de Santa Cruz à Segovia.Renommé pour son austérité, sa dévotion et son érudition, il devint confesseur de la princesse Isabelle, héritière de la Castille, alors qu'elle n'était encore qu'une enfant. Il entreprit de lui inculquer le devoir qu'elle aurait, en tant que futur souveraine, de défendre l'unité religieuse du Royaume, et le bénéfice politique qu'elle pourrait en retirer.
A partir d'un simple tribunal à Séville en 1481, un réseau de tribunaux inquisitoriaux ("Saint-Offices") fut développé à travers le pays, certains permanents, d'autres itinérants, permettant de mailler le territoire - notamment à Cordoue, Tolède, Valladolid, Ávila, Jaén pour la Castille et Saragosse, Valence, Barcelone, et Majorque pour le royaume d'Aragon. Après ToЯquemada, d'autres tribunaux seront encore créés, notamment dans les nouvelles possessions américaines de l'Espagne.
Par ailleurs, la confiscation des biens des "hérétiques" (ou déclarés tels) au profit exclusif de l'Inquisition procura à celle-ci une très grande richesse - et donc un pouvoir et des moyens d'action encore plus étendus. Ce fut d'ailleurs une source de tensions avec les souverains Isabelle et Ferdinand, pourtant mandataires de ToЯquemada, qui avaient espéré qu'une partie de cet argent viendrait alimenter le trésor public. Il fallut l'intervention du pape Alexandre VI pour que l'Inquisition espagnole consente à se déposséder d'une partie de son butin. †

† En 1483, le "Conseil de l'Inquisition Suprême et Générale" (abrégé la Suprema) fut institué. Pour le présider, la fonction de Grand Inquisiteur (Inquisidor General) fut créée, à laquelle ToЯquemada fut nommé la même année, par une bulle papale. Bien que sous l'autorité théorique des monarques espagnols, le Grand Inquisiteur, en tant que représentant du Pape, avait la haute main sur l'ensemble des tribunaux inquisitoriaux et pouvait déléguer ses pouvoirs à des inquisiteurs de son choix, qui étaient responsables devant lui. Il est intéressant de noter que la fonction de Grand Inquisiteur était la seule fonction publique dont l'autorité s'étendait à tous les royaumes composant l'Espagne, constituant ainsi un relais utile pour le pouvoir des souverains.
Le pouvoir de l'Inquisition sur la vie des Espagnols était immense. Chaque âme chrétienne âgée de plus de douze ans (pour les filles) ou de quatorze ans (pour les garçons) était pleinement responsable devant elle. Les hérétiques (ou déclarés tels) et les conversos (juifs et musulmans convertis) étaient les premières cibles, mais toute personne critique de l'Inquisition était considérée comme suspecte.
L'Inquisition, sous la houlette de ToЯquemada, se caractérisa par son caractère impitoyable et sa brutalité. Les dénonciations anonymes, le recours à la torture pour extorquer des aveux étaient des pratiques courantes. Les "formes" étaient cependant respectées - même si aujourd'hui ces subtilités peuvent nous apparaître hypocrites ou simplement absurdes : l'Eglise n'ayant pas le droit de verser le sang, des tortures "adaptées" étaient employées lors de la Question destinée à extorquer des aveux aux suspects (par exemple le supplice de l'eau, ou le broyage des membres) ; de la même manière, l'Eglise n'avait pas formellement le droit de donner la mort, et les personnes condamnées pour les crimes d'hérésie jugés les plus graves (notamment les relaps) étaient remises au "bras séculier" (l'autorité civile) pour être exécutées par le feu ou par d'autres méthodes (pendaison...).
Avec l'aide de légistes, ToЯquemada rédigea un « code de l'inquisiteur » de vingt-huit articles, qu'il promulgua le 29 novembre 1484 à l'occasion de l'assemblée générale des inquisiteurs à Séville. Il travaillera jusqu'à sa mort à affiner ce code en fonction de l'expérience acquise.
A la fin de sa vie, il se retira au couvent Saint-Thomas d'Ávila, qu'il avait fait construire, reprenant la simple vie de frère, tout en continuant d'occuper la fonction de Grand Inquisiteur et de réfléchir aux meilleures règles pour conduire et encadrer l'Inquisition. Il reçut à plusieurs repris la visite des souverains (et se rendit à Salamanque en octobre 1497 pour être aux côtés prince Don Juan mourant et réconforter le roi et la reine). En 1498, il présida à sa dernière assemblée générale des inquisiteurs. †

† Les scientifiques estiment aujourd'hui le nombre de personnes envoyées au bûcher comme étant probablement proche de 2000 personnes, une grande majorité étant des conversos d'origine juive. †


(par wikipedia)


µrochąiŋ ąrrêT: joie

la chroniQue 'tołems'

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2 juin 2008

| aromatik lounGe |

penis_pasta


le µeuple de l'herbe - romantic
(4min)

La pornographie, de la même façon que le spectacle est indispensable à toute société humaine, doit-elle exister ?


par J.J.


µrochąiŋ ąrrêT: levrette / fellation

la chroniQue 'aromatik lounGe'

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17 mai 2008

| chronique des nukaks |

COL_NUK_GP_11« Peut-on encore sauver les Nukaks ?
Colombie. Les Nukaks, l'un des derniers peuples nomades du bassin amazonien, ne sont connus que depuis 1988. Aujourd'hui chassés de leur territoire ancestral, ils succombent rapidement aux maladies.

Une pluie drue arrose le petit port sur la rivière Guaviare. Nous sommes venus de loin pour rencontrer les Nukaks. C'est la dernière tribu nomade colombienne, découverte en 1988 et aujourd'hui sur le point de disparaître. Un recensement réalisé en 1992 par le ministère de l'Intérieur indiquait que l'ethnie comptait 1663 membres. Onze ans plus tard, le ministère de la Santé affirmait qu'ils étaient moins de 500. La grippe et d'autres maladies transmises par les Blancs sont tout simplement en train de les exterminer.
En raison de la guerre que se livrent guérilleros, milices paramilitaires et forces gouvernementales; 46 Nukaks ont été déplacés de force à Barrancón Bajo, à quarante-cinq minutes en canot à moteur à l'est de San José del Guaviare. C'est là que nous voulons aller. Manuel Garcĭa, un jeune Nukak, plutôt petit, en blue-jean er tee-shirt, va nous servir de guide et de traducteur. Avant d'arriver au campement, situé à 1 kilomètre de la rivière, nous sommes arrêtés par un groupe de soldats. Ils nous demandent où nous allons et enregistrent notre identité.
Dans l'eau jusqu'aux genoux, une Indienne déjà âgée, membre de l'ethnie Desana, lave des vêtements. Elle nous confirme dans un espagnol mal assuré que les Nukaks sont installés un peu plus loin. Elle est très fière de les avoir comme hôtes. Les Desanas, qui disposent d'une réserve de 20 hectares à  Barrancón Bajo, leur ont prêté un terrain pour y établir un campement. L'Indienne ajoute que, si nous décidons de rester cette nuit, elle nous offre sa maison, située tout près de la rivière. Mais elle nous prévient aussi que les paramilitaires [d'extrême-droite] font des rondes à partir de 6 heures de l'après-midi. « Eux, ils voient tout, dit-elle. D'ailleurs, peut-être qu'ils nous observent en ce moment. »
Après avoir parcouru environ 1 kilomètre dans une prairie où paissent des zébus, nous apercevons une sorte de baraquement sous des grands arbres. On dirait un bidonville en pleine forêt. La maloca, le campement des Indiens, est là, derrière des fils de fer barbelés sur lesquels des vêtements ont été mis à sécher. Les Nukaks aussi sont là. Alignés derrière la clôture, en jeans et tee-shirts, pour la plupart pieds nus, certains avec des bottes en caoutchouc, intrigués par ces Blancs qui s'approchent.


Par Oscar Bustos B., pour le trimestriel colombien Número, article repris ensuite par Courrier International, dans le numéro hors-série de juin-juillet-aout 2007, p.55.

15 mai 2008

| vous richtons, nous richtez |

louvre
elle aussi
(5min)


« L'Europe doit rembourser »
Un chef aztèque s'adresse aux gouvernements des pays développés pour leur réclamer la restitution des richesses volées.

Me voici, moi, Guaipuro Cuauhtémoc, descendant des peuples qui ont habité l'Amérique il y a quarante mille ans. Je suis venu à la rencontre de ceux qui l'ont « découverte » il y a cinq cents ans. Mon frère douanier européen me réclame un papier écrit avec un visa pour pouvoir découvrir ceux qui m'ont découvert autrefois. Mon frère usurier européen me réclame le paiement d'une dette contractée par Judas – quelqu'un, en vérité, que je n'ai jamais mandaté. Mon frère usurier européen m'explique que toute dette se paie avec des intérêts, quand bien même il faudrait pour cela vendre des êtres humainset des pays entiers sans leur demander leur consentement.
Mais moi aussi, je peux réclamer mon dû. Moi aussi, je peux réclamer des intérêts. Les Archives des Indes font état, avec force papiers, force reçus et force signatures, de ce que 185 000 kilos d'or et 16 millions de kilos d'argent sont arrivés à San Lúcar de Barrameda [Espagne] en provenance d'Amérique entre 1503 et 1660. Pillage ? Cela ne me viendrait pas à l'idée ! Ce serait penser que nos frères chrétiens ne respectent pas leur septième commandement. Spoliation ? Dieu me garde d'aller imaginer que les Européens, à l'image de Caïn, tuent, puis dissimulent le sang de leur frère ! Génocide ? Ce serait là accorder du crédit à des calomniateurs comme Bartolomé de Las Casas et tous ceux qui ont qualifié la rencontre de « destruction des indes ».
Non ! Ces 185 000 kilos d'or et ces 16 millions de kilos d'argent doivent être considérés comme le premier d'entre les divers prêts à l'amiable consentis par l'Amérique en faveur du développement de l'Europe. Penser le contraire reviendrait à établir l'existence de crimes de guerre, ce qui ouvrirait un droit à exiger non seulement le remboursement immédiat, mais même une indemnisation pour dommages et préjudices. Moi, Guaipuro Cuauhtémoc, je préfère croire en l'hypothèse la moins offensante pour mes frères européens. Des exporations de capitaux aussi fabuleuses n'ont été rien d'autre que la mise en place d'un plan Marshall-tezuma pour garantir la reconstruction de la barbare Europe ruinée par ses guerres déplorables contre les musulmans cultivés, défenseurs de l'algèbre, de l'architecture et du bain quotidien.
L'affirmation de Milton Friedman selon laquelle une économie assistée ne pourra jamais fonctionner nous oblige à réclamer aux européens – pour leur propre bien – le paiement du capital et des intérêts.
Il est bien clair, toutefois, que nous ne nous abaisserons pas à réclamer à nos frères européens les taux – odieux et cruels - de 20% et jusqu'à 30% que nos frères européens font payer aux peuples du tiers-monde. Nous nous limiterons à exiger la restitution des métaux précieux avancés, plus un modique intérêt fixe de 10% par an, intérêt calculé sur les trois cents dernières années. Sur cette base, et en application de la formule européenne de l'intérêt composé, nous informons nos découvreurs qu'ils ne nous doivent, en guise du premier paiement, que 185 000 kilos d'or et 16 millions de kilos d'argent, quantité multipliées par 110% trois cents fois de suite. C'est-à-dire un peu moins de 500 000 milliards de tonnes d'or et à peine 40 millions de milliards de tonnes d'argent.


Publié par le quotidien san salvadorien Carta a las iglesias, et repris par Courrier International, hors-série de juin-juillet-août 2007, p.16.


(Traduit et publié par la Diffusion de l'information sur l'Amérique latine [DIAL], Lyon.)


µrochąiŋ ąrrêT: chantage

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3 mai 2008

| la tête à toto |

_la_t_te___toto___05« La justice par le dialogue.
Chez les Navajos, on préfère éviter la justice officielle et résoudre les conflits en s'adressant aux médiateurs de la tribu. C'est plus rapide et plus efficace.

« Je me souviens très bien de la première fois où j'ai vu le processus navajo de résolution des conflits en action. J'avais entre 16 et 18 ans lorsqu'une querelle survint au cours d'une danse de squaw. Un médiateur était là. Il a pris les protagonistes à part et a résolu la dispute rapidement et facilement. Cela m'avait beaucoup impressionné. » Samuel Yazzie, qui vit à Wheatfield dans l'Arizona, a suivi il y a dix ans l'enseignement de son oncle, Philip Sandoval, et opère depuis lors comme médiateur, aussi bien à l'intérieur qu'en dehors du système judiciaire. Samuel Yazzie a remarqué que les gens préfèrent résoudre les problèmes au niveau local, en dehors du cadre judiciaire. Les gens parlent, résolvent la question et finissent par se donner l'accolade ou se serrer la main. Rien n'est couché par écrit. Et surtout, souligne Yazzie, « personne n'est perdant ».
L'un des facteurs clé de la réussite d'un médiateur réside dans le respect que lui portent les deux parties adverses plutôt que dans le recours à des mesures coercitives. Les gens impliqués dans une querelle se rencontrent sur un pied d'égalité pour résoudre le problème. Ils se rassemblent volontairement, et non parce qu'ils y sont forcés.
Le processus traditionnel de résolution des conflits se déroule en la seule présence du médiateur et des deux parties adverses. Yazzie pense que c'est une bonne méthode car elle permet de gagner du temps. Il n'admet que quatre personnes au maximum à ses séances de médiation afin que les participants restent concentrés. Il a observé que les choses échappent à tout contrôle quand trop de gens y participent. Yazzie reconnaît par ailleurs que le processus se heurte à deux problèmes : le cas des personnes de plus de 80 ans et celui des personnes qui refusent de parler. Lorsque des personnes refusent d'évoquer leurs problèmes, Yazzie les confie aux services sociaux ; mais, dans ces cas-là, il s'agit en général d'un problème plus profond qu'une simple querelle. Quant aux personnes âgées, Yazzie a pu constater que, dans bien des cas, il était impossible de résoudre leurs problèmes de manière satisfaisante. Mais il estime qu'il s'agit plutôt d'une caractéristique de la nature humaine, et non d'une faiblesse du processus.
Samuel Yazzie souligne que le processus a pour objectif d'enseigner, et non d'humilier, mais qu'éprouver la honte peut éventuellement en faire partie. Lorsqu'une personne comprend qu'elle a manqué de respect dans son comportement, elle éprouvera sans doute de la honte et, généralement, présentera des excuses. Les sentiments d'embarras sont considérés comme positifs dans la mesure où ils contribuent à susciter un comportement correct.[...] ».

par Kathleen Manolescu, pour le Navajo Times, hebdomadaire à Window Rock en Arizona, article repris et traduit par Courrier International, hors-série de juin-juillet-août 2007, p.78.


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24 avril 2008

× tołems ×

 

 


duel of the fates
(4min)


"Nous créons notre propre avenir par nos croyances, qui contrôlent nos actes. Une croyance suffisamment forte, une conviction assez puissante peuvent tout permettre. C'est ainsi que nous créons notre réalité, y compris nos dieux."
Révérende Mère Ramallo, Sayyadina des Fremen.
~ Brian Herbert & Kevin J.Anderson, La Maison Harkonnen ~


Depuis 2001, en Angleterre, puis dans la plupart des pays anglophones, une nouvelle religion a été enregistrée dans les sondages et recensements : l'Ordre Jedi.
En effet, quand on leur a demandé de quelle confession ils voulaient se déclarer, plus de 10 000 britanniques ont inscrits "jedi" au chapitre "religion". Puis, en 2002, c'est pas moins de 70 000 australiens qui ont tenu à revendiquer cette confession.


par J.J.


µrochąiŋ ąrrêT: singes

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"No, try not ! Do it, or not do it ! But there's no try."
Yoda, maître Jedi.


× tołems ×

18 avril 2008

| les enƒants du siècle | - localisation : gaza, palestine

2203_2
the kids aren't alright
(3min)


"Sderot et Gaza : deux adolescents témoignent.

Quelques kilomètres à peine séparent la ville israélienne du territoire palestinien. Deux mondes différents qui vivent dans la même peur, comme le prouvent les témoignages receuillis par le quotidien israélien Maariv.


Vu de Gaza – Mais où trouver du pain et de l'eau ?



La vie est dure à Gaza. Il n'y a plus d'essence, le prix de la farine est aussi élevé que celui de l'héroïne. Et le lait, les médicaments, l'eau, même l'air sont hors de prix. C'est quelque chose qu'un ami avait annoncé et, pour dire la vérité, je n'avais pas voulu le croire. Quelques mois plus tôt, un autre proche de ma famille disait que tous les terminaux et les points de passage vers le monde extérieur allaient bientôt se refermer sur nous, et je n'avais pas non plus le croire. Un troisième ami avait dit que tout ce que l'on pourrait acheter pour les fêtes, ce seraient des bougies et des arbres pour se chauffer, si on en trouvait encore. Et ça non plus, je ne voulais pas le croire. Maintenant, en sommes-nous arrivés là ?
Aujourd'hui, je ne sors plus de chez moi parce que je n'aime pas jouer avec ma vie. Tout ce que ces trois personnes avaient prédit est devenu réalité. Un voisin vient de vendre son lit pour pouvoir acheter de quoi manger pour lui et ses enfants. Une fille que je connais ne va plus à l'école. Elle dort la journée parce qu'elle a peur de la nuit noire.
[...]
À Gaza, les prix des aliments sont devenus impossibles. La miche de pain ne cesse d'augmenter, mais son poids diminue d'autant. C'est aussi le cas du bidon d'essence ou de la bonbonne de gaz. Dieu m'est témoin, on trouve de moins en moins de quoi se nourrir et la seule chose qu'on trouve encore en abondance, ce sont des gens au bord de la crise de nerfs. Ma grand-mère risque de mourir à tout moment parce que les rayons de pharmacie sont vides. Quant à la solidarité et à l'entraide, elles sont en train de disparaître. Les enfants de Gaza ne se plaignent pas spécialement qu'il n'y ait plus de chocolat ni de Coca-Cola. Ils se contenteraient largement de pain et d'eau. Mais où trouver du pain et de l'eau ?
[...] C'est ça, Gaza. Nous ne sommes plus qu'une goutte d'eau dans la mer. Jusqu'à quand va-t-on mener cette vie ?


Chadi Abdelaziz, 15 ans."


Par le Maariv, quotidien de Tel-Aviv, extrait traduit par Courrier International pour son numéro 909 (3-9 avril 2008)


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